Ces interventions brèves — sur le modèle des ‘Ted Talks’ — ont abordé plusieurs sujets en lien avec l’IEF.
Maturité en liberté
Guido Albertelli, initiateur de ‘Maturité en Liberté’, nous a donné quelques détails sur la possibilité de passer sa maturité fédérale en candidat libre, et a parlé du vécu des jeunes qu’il guide :
- Il n’y a effectivement pas d’obligation à fréquenter un gymnase pour passer sa maturité.
- La plus grande différence est que les élèves au gymnase constituent leurs notes au fur et à mesure des tests, alors que la maturité fédérale se base sur des examens (et un travail de maturité).
- Les jeunes des écoles privées doivent aussi passer par cette voie – de ce fait il y a environ 300 jeunes chaque année.
- Guido a été prof au gymnase pendant 20 ans, avant de se lancer dans l’aventure de la ‘Maturité en Liberté’.
- Les jeunes se retrouvent le mercredi (à FEEL), où commencent par un moment de partage sur leur vie en générale, ainsi que des défis liés aux études.
- Ils peuvent se soutenir et apporter de l’aide mutuellement, et c’est cet aspect de vécu de groupe qui parait pour Guido être l’essentiel de ‘Maturité en Liberté’, la maturité n’est qu’une ‘bénéfice secondaire’.
- Le mercredi après-midi, il se met à disposition des jeunes pour un accompagnement individualisé.
- Il y a actuellement 17 jeunes.
Où en est la révision de loi ?
Jeanne Rektorik, coordinatrice du Collectif IHES, nous a parlé de la révision de loi et des actions du Collectif auprès des autorités :
- Le travail des autorités sur la révision de loi ne semble pas avancer très vite. Au mois de janvier ils ont rencontré Mme Christine Brabant, et au mois de juillet, nous leurs avons donné notre propre projet de loi. Il y a fort à parier que ces deux évènements leur ont donné de la matière à réfléchir. Il se peut aussi qu’en plus du fait que Mme Amarelle ait beaucoup d’autres projets en cours, ils se soient rendu compte que le système actuel ne fonctionne pas si mal que ça, et qu’il n’y a donc pas urgence.
- La décision du Tribunal Fédéral (que la constitution ne donne pas un droit de scolariser à domicile) ne joue clairement pas en notre faveur, mais nous ne savons pas encore quelles seront les retombées pour le canton de Vaud.
- Le Collectif continue le travail sur deux autres axes : d’une part maintenir le discours avec les responsables des conseillers pédagogiques, afin de mieux comprendre les points où « ça coince » et éventuellement trouver des solutions. D’autre part, il y a un travail de fond à faire pour que les députés soient bien informés au sujet de l’IEF.
- Rien n’est gagné, mais rien n’est perdu non plus.
Pourquoi un centre tel que FEEL ?
Mical Staquet, la fondatrice du Centre FEEL, nous a parlé du vécu et de la raison d’être du Centre FEEL :
- Le centre accueil les enfants et leurs parents, grands-parents, nounous etc.
- Les familles s’organisent entre elles pour les activités, il n’y a pas de garde officielle.
- Au-delà de l’aspect ‘instruction’, il y a un enjeu communautaire.
- Les liens se tissent et il y a des beaux exemples de complicité entre enfants d’âge très diverses, et d’entraide entre familles qui va au-delà des confins des murs du Centre.
- Le Centre FEEL, et L’Ecolibre ne sont pas concurrents aux familles qui font l’IEF chez eux, mais offre quelque chose de plus pour les familles qui en ressentent le besoin.
- Vis-à-vis du regard extérieur, ça permet aussi de casser le mythe de l’isolement .
- Si un jour les autorités décident de durcir les conditions, les centres comme FEEL pourraient constituer une solution de repli. (Aie, c’est justement la crainte et le malentendu …je dirais plutôt : plus il y aura de centres, plus il sera difficile de restreindre le droit de faire l’ief, car si une loi conduit à la fermeture de centres publics pour familles, ça devient très compliqué!)
- Son souhait est de voir d’autres centres s’ouvrir.
Science sans école
Alexandre Smorgonskii, responsable du club scientifique X Labs, nous a parlé des possibilités d’étudier la science sans aller à l’école.
- Il a été inspiré par sa participation à des clubs scientifiques extra-scolaires quand il était enfant.
- En Russie c’est courant, il a été supris que ça n’existe pas ici (il y a des clubs de théâtre, sport, etc. Mais pas de maths ou science).
- XLabs anime des ateliers scientifique depuis 2014. Des intervenants dans plusieurs villes, de l’EPFL, l’EPHZ, etc.
- Des animations scientifiques pour enfants : clubs, anniversaires, il y a des formules existantes, ou on peut demander des sujets spécifiques.
- La science à la maison possible, il faut simplement garder l’esprit curieux, et s’intéresser aux ‹ pourquoi ›.
- Il y a maintenant beaucoup de chaînes YOuTube, mais il faut ajouter la compréhension au spectacle, sinon rien n’est intégré. Souvent il faut chercher plus d’informations.
- Les expériences chimiques sont aussi possibles, même si certains produits sont difficiles à obtenir (et pour cause, il y a un danger potentiel).
- Chaque année 5000 enfants participent aux ateliers X Labs, qui sont adaptés à des tranches d’âge spécifique.
- Une idée pour les familles IEF : faire des foires scientifiques, plusieurs familles se retrouvent pour chacun présenter une expérience, poster, modèle, recherche qu’ils auront préparé.
Une brève histoire de notre association
Ben Simkins, président de l’association IEL Vaud, nous a donné un bref résumé de l’historique de l’association :
- Tout a commencé avec une liste de familles IEF.
- Elle a organisé une première rencontre/fête en juin 2013 ou beaucoup de familles qui sont encore ici se sont rencontrées pour la première fois.
- Une deuxième fête a été organisé en 2014, à cette occasion, Ruedi, de IEL-CH, est venu faire connaissance, et est parti avec une liste d’adresses mail, avec laquelle il a crée une liste de discussion (EalM)
- Pendant l’automne 2014, les idées fusaient et une rencontre a été agendé pour janvier 2015
- Le but de cette rencontre été de faire un ‹ brainstorming › afin concrétiser quelques projets.
- Une des idées qui est ressortie était la création d’associations cantonales. L’association suisse (IEL-CH) existait déjà, mais la loi scolaire étant de compétence cantonale, seule une association cantonale pourrait intervenir auprès des autorités. Des rumeurs de risque de durcissement planaient déjà pour Vaud.
- Un comité a oeuvré pendant la suite de 2015 pour réfléchir à un concept — et des statuts modèle — pour des associations cantonales. (Il y avait des représentants pour VD, NE, FR, GE, JU.)
- Novembre 2015, quatre associations cantonales (VD, NE, FR, GE) ont vécu leurs AGs constitutives en même temps, à FEEL.
- Entre deux, le Conseil d’Etat, en répondant à l’interpellation d’un député, s’est engagé à une révision de la loi sur l’enseignement privé (loi qui régit aussi l’IEF). Les nouvelles associations ont directement écrit une lettre à la commission de révision.
- Mars 2016, les associations VD, NE, GE ont été admises comme membres de IEL-CH.
- Eté 2016 un premier contacta avec Christine Brabant (qui a encadré les recherches associées à la nouvelle loi sur l’IEF au Quebec).
- Début 2017, suite à une première rencontre avec le directeur de la Direction Pédagogique en 2016, la demande/proposition de la mise en place d’une table ronde (inspiré de l’expérience québécoise) a été envoyée.
- Automne 2017, le Collectif a commencé à prendre forme, qui intégrer des membres d’IEL, mais aussi d’autres regroupements ou ‹ catégories › de famille IEF.
- Le Collectif a rencontré Cesla Amarelle en mai 2018, et a eu une autre rencontre avec Serge Martin (directeur pédagogique) et Véronique Weimer (responsable des conseillers pédagogiques) en août 2018.
- En janvier 2019, c’est les autorités qui ont rencontré Christine Brabant directement (grâce aux Travailleurs de la Pensée).
- En juillet 2019, le Collectif a remis aux autorités une proposition de loi ‹ idéale ›.